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Aikibudo du Velay

Article - Les femmes dans l'Aïkibudo

Certes, les arts martiaux "sélectionnent" un profil de personnes. En Aïkibudo, on chute, on travaille avec des atemis, des clefs, il peut y avoir de la douleur, il y a du contact, c'est parfois très physique. Cette pratique correspond plus à certains profils de personnes qu'à d'autres, et dans "cette sélection", plus d'hommes se reconnaissent que de femmes. C'est une question de personnalité mais c'est aussi physiologique... vive la testostérone !

En Aïkibudo, comme dans les autres arts martiaux traditionnels, on se doit de faire attention à son partenaire, qu'il soit petit, grand, maigre, aveugle... Ce n'est pas une question de sexe. Les femmes n'ont pas besoin d'attention particulière mais d'attention tout court, comme TOUS les pratiquants d'ailleurs.

Qu'on soit homme ou femme, une attaque doit être puissante, juste et entière, adaptée à la compréhension et au niveau du pratiquant la recevant. Il faut au fur et à mesure de l'adaptation du partenaire, augmenter progressivement la puissance et la spontanéité de celle-ci, afin de maintenir un niveau de tension et d'attention suffisante pour continuer de le faire progresser en toute sécurité.

Il est évident qu'une petite personne de 1m60 aura peut-être des difficultés à passer Mukae Daoshi sur un grand baraque de 2m, mais le travail de cette petite personne est-il de moins bonne qualité ? l'investissement et l'énergie qu'elle met pour progresser n'a-t-elle aucune valeur à côté de ceux du grand baraque qui passe Mukae Daoshi sans effort (ou qui peut mettre un peu de force si besoin...) ?

Ce qui est important c'est le chemin et non l'objectif !

Reprenons le panel de départ : il y a environ 75% d'hommes dans l'Aïkibudo et 25% de femmes (si les chiffres sont un peu différents, le raisonnement reste le même). Donc si au départ nous partons avec des proportions de 75-25, nous devrions retrouver à peu près les mêmes proportions dans tous les sous-groupes qui constituent l'Aïkibudo.

Ainsi il faudrait tendre vers : 75-25 chez les 1er et 2e DAN, 75-25 chez les 3e et 4e DAN, 75-25 chez les professeurs responsables de clubs, 75-25 chez les professeurs encadrant les cours enfants, 75-25 dans les bureaux des clubs, à la fédé, 75-25 chez les hauts gradés, etc...

Or ce n'est pas le cas, oui il faut faire adhérer des femmes mais il faut surtout les garder !

Ce n'est qu'une question d'attention, qu'une question de confiance en soi et en son environnement. Ça aussi c'est en partie physiologique mais c'est aussi sociologique. Il faut donc trouver un moyen de mettre en confiance les femmes, pour qu'elles osent aller chercher des grades supérieurs, qu'elles osent prendre des responsabilités dans les clubs ou dans les régions, il faut être à leur écoute. Mais en aucun cas il ne faut leur donner des grades ou des responsabilités sans valeurs, c'est le pire qui puisse être fait ! Les objectifs doivent rester les mêmes pour TOUS les pratiquants, certains mettront plus de temps pour les atteindre ou ne les atteindront peut-être jamais mais le chemin qu'ils empruntent a aussi de la valeur et ils apporteront d'autres choses à l'Aïkibudo.

Pourquoi ai-je décidé d'écrire cet article ?

Je n'ai pas eu personnellement de problème, les remarques et les comportements de certains me passent bien au dessus de la tête, mais j'ai eu l'occasion de discuter avec plusieurs femmes ces derniers temps qui en ont assez d'être mises de côté, ou de ne pas être considérées... au point, pour certaines, d'arrêter leur pratique. Cet article permet juste de poser un constat et de poser les bases d'une discussion : Prenons-nous assez de temps dans les clubs et les régions pour être à l'écoute de TOUS les pratiquants ?

Les femmes les plus gradées en Aïkibudo sont 5e DAN. On pourrait se dire que si elles ont atteint ce niveau c'est parce qu'elles sont exceptionnelles ! (c'est le cas 😉). Mais alors peut-on dire que, les autres femmes, celles qui ne sont pas exceptionnelles, n'atteindront jamais ce niveau ?

Anne-Marie et Jocelyne nous montrent un objectif. Si d'autres femmes (plus qu'à l'heure actuelle en tout cas) atteignaient des niveaux intermédiaires ou occupaient des responsabilités intermédiaires... nous aurions alors un objectif mais aussi un chemin balisé, prêt à être emprunté par chacune... et ce serait un bon moyen de motiver les femmes à rester dans l'Aïkibudo... mais aussi à les y faire entrer !

Laure-Line

Passage national 3e, 4e et 5e DAN - juin 2022 ... une seule femme sur cette photo ...

Passage national 3e, 4e et 5e DAN - juin 2022 ... une seule femme sur cette photo ...

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